Nous passions beaucoup de temps à des activités occupationnelles. Par exemple gratter la peinture de tabourets métalliques qui venaient d’être peints pour les repeindre à nouveau.
Les manœuvres harassantes, les dimanches interminables à regarder la télévision en se gavant de Cacolac, les bals pour militaires dans des locaux préfabriqués où nous devions rester en tenue, les nuits de garde interminables devant un brasero pour se réchauffer, mirent fin à mes envies de faire rire les autres.
En arrivant à Laval, j’appris à taper à la machine et devins secrétaire d’un capitaine aussi raide que ses chemises amidonnées. Il devait son grade au fait d’avoir rejoint tardivement les rangs de la Résistance. Sa mâchoire de chien compensait un front minuscule. On me nomma caporal-chef car je savais comme mon prédécesseur, dont la féminité plaisait à l’officier, taper le C majuscule de Capitaine en frappant deux fois de suite la touche de la parenthèse, avec des tirets au sommet et à la base des parenthèses en débrayant le rouleau de la machine à écrire. La Nation pouvait dormir tranquille.
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